Des goûts pillés
Nous voulions débuter, y'a quoi dessus ?
Comme des goûts pillés à dents nues.
Nous filions tel l'éclair, lancés à grande vitesse
Quelque part sous la terre, ces vendredis d'averse.
J'étais un de ces trois qui servaient le week-end
Dur à cuir, hors-la-loi avec le cœur qui traîne.
Maintenant j'ai vieilli, c'est pas seul que je dîne.
Je resterai Jimmy et mon ex... Émeline !
Le boss, c'était Beïram, je sais plus son prénom.
À cause de lui, je crame et j'touche à la boisson.
Un bunker en 2000, juste le temps de charger.
Il y avait mes vinyles et l'tarpé bien caché
En douce sous l'escalier, mais m'en veux-tu ?
Pour le dégoupiller à dents nues.
Moi, j'ai encore le plan, je peux servir de guide.
J'y ai passé douze ans sans perdre l'équilibre.
Nous trois étions fin prêts, on voulait d'la radio.
Le boss nous arrêtait "Pas l'argent qu'il vous faut !"
Ça flambait à nos doigts comme bananes au dessert.
Du coup, rien pour nous trois, fais tourner... L'atmosphère !
Derrière la glace sans tain, je les voyais danser.
Souvent, les lendemains avaient un air froissé.
La zic la plus rythmée était la mienne, bien sûr.
L'métro était fermé, on rentrait en voiture.
Mercredi stripteasé, jamais déçu !
J'peux la dégoupiller, Adam nu.
Un soir en 2013, juste le temps de ranger
J'ai donc quitté ma chaise, d'leur boîte, me suis cassé
Et pourtant j'ai vieilli, c'est pas seul que je dors.
J'm'appelle toujours Jimmy, pour ça, suis resté fort.
Quelquefois, je l'effeuille, ce calepin émietté
Mais dans mon portefeuille, les photos... Sont souillées !
Dos au mur, je t'attends, camarade de combine.
Tu me glaces le sang à ne pas donner signe.
Trois à changer de base, où est la glace sans tain ?
Je rêve ! Qui trop embrase, comme on dit, mal éteint.
Comme tu m'as contacté, message reçu.
Notre argent dépensé est bien perdu.
Décor : pétard mouillé, nous v'là reclus
Avec nos goûts pillés aux dents nues.
Des goûts pillés, Adam nu.
Dégoupiller à dents nues.
