Vos
poèmes

Par un après-midi d’été,
Pour goûter un peu de fraîcheur,
Rien ne vaut d’aller canoter
Avec l’élue de son cœur.

Nous avions amené Nadia,
La jolie setter tricolore,
Toujours prête dans ces temps-là
A courir encore et encore.

D’un rythme souple et cadencé,
Maniant les rames légères,
J’avais souqué vers la chaussée
Sans épater mes passagères.

Puis, glissant au fil du courant
Le long des berges sablonneuses,
Nous dérivâmes, parcourant
Du regard l’île silencieuse.

Territoire privilégié
De tout Robinson du dimanche,
C’est l’univers du peuplier
Et du saule qui s’y épanche.

De ses étoffes, dépouillée,
Alors ma charmante naïade
M’avait enclin à me mouiller
Pour la suivre dans sa baignade.

Restée seule sur le canot,
La chienne vexée et inquiète
Nous agonissait de gros mots
Dans son patois de bonne bête.

Nos rires et ses aboiements
Troublèrent un peu la quiétude
Qui nimbe magnifiquement
Les rives boisées d’habitude.

Passent les jours et les années,
L’île est noyée par un barrage,
Evaporée, la dulcinée
Et Nadia court dans les nuages.