A Prades, sommeillant au pied du Canigou Et dont Pablo Cazals fit jadis sa retraite, Prades, sous le soleil, qui cultive le goût Des places ombragées et des bords de la Têt,
Nous fûmes conseillés pour aller visiter Quelques perles de l’Art que le Conflent recèle, Un circuit avec toi, dans le cœur de l’été, Parmi les bons moments mis dans mon escarcelle.
Dressant haut son clocher au-dessus des vergers, Saint Michel de Cuxa est la première étape Avec ses chapiteaux, tout de marbre ouvragés, Et leur décor floral dont la finesse frappe.
Dans les plis du relief, la route serpentant, Ensuite nous convie à mener faible allure Et ainsi profiter du beau coup d’œil portant Jusqu’à Casteil où nous délaissons la voiture.
Sous la robe en coton, tes jambes de satin S’activent en montant la rampe sinueuse Pour joindre dans l’effort l’abbaye Saint Martin En équilibre sur sa terrasse rocheuse.
Ici, durant mille ans, des ascètes convers Ont regardé passer les saisons successives, Les rouilles de l’automne et les neiges d’hiver Et les printemps gonflés de vertes forces vives.
Mais la journée s’avance et il faut repartir, Descendre et ignorer les charmes que propose Au passage Vernet-les-bains pour s’ébaudir En retrouvant la Têt, dans un goulet, enclose.
C’est là que Villefranche est lovée dans son nid, Ceinte de ses remparts dont Vauban en personne A dessiné les plans et que nul ennemi N’aura su perforer de son canon qui tonne.
Entre chemin de ronde et bastion ramassé, Echauguette en surplomb et obscure courtine, Je ne manquerai pas de coins pour t’embrasser Et pour piquer au vif ta fibre libertine.