Vos
poèmes

Au restaurant gastronomique
De l’établissement thermal,
Tu accueilles d’un air civique
Les gens venus soigner leur mal.

Tu sers, flanquée de ta jupette
Et de ton court tablier blanc
Les plats d’asperge vinaigrette
Et les côtes d’agneau bêlant.

Tandis que les femmes t’observent
Avec du fiel au fond de l’œil
Puisque ta grâce les énerve
Et à leur ego fait écueil,

Leurs vieux maris de toi espèrent
Un sourire ou une attention
Pour leur rappeler le mystère
Qui entoure la séduction.

Ils peuvent montrer leur richesse !
Que peut leur statut de bourgeois
Devant la fleur de ta jeunesse
Qui les alerte et les rudoie ?

Pendant ce temps dans les entrailles
Du vieux bâtiment, je me tiens
En simple ouvrier qui travaille
Au ménage et à l’entretien.

Et le soir lorsque les curistes
Seront bien sagement couchés,
Dans les thermes, opportunistes,
Nous irons tous deux nous doucher.

Loin des jaloux qui t’examinent,
Pour moi seul tu dévoileras
Tous tes charmes qu’ils imaginent
Et que je tiendrai dans mes bras.

Sous le baume de ma tendresse,
Tu palpiteras de plaisir
Et me rendras jusqu’à l’ivresse
Tout le bien que j’ai à t’offrir.

Qu’importe ce que nous réserve
Un avenir plus qu’incertain
Tant il est de maux qui desservent
Les amoureux en leur destin,

Si quelque piège à moi t’enlève,
Rien ne pourra me supprimer,
Jusqu’à ce que ma vie s’achève,
Le bonheur de t’avoir aimée.