J’ai l’ardent souvenir d’une île montagneuse Ancrée sur l’horizon bleu de la mer Egée Où les habitants ont jadis emménagé, Pour cultiver le blé, des terrasses nombreuses.
Jeunes gens insouciants, en cette époque heureuse, Nous errions, toi et moi, voyageurs naufragés Sur cet îlot pétré qui semblait regorger De sentiers tout le long de sa côte rocheuse.
Dans une crique, un jour, nos deux corps dénudés, Enlacés au soleil sur le sable torride, S’étaient unis par la plus enivrante bride.
Et les vagues léchant, par afflux saccadés, Tes doux flancs comme autant de langues buissonnières Ont fait rompre en un cri tes réserves dernières.