Dans la nuit de printemps qui vient de s’établir, Nous suivons en marchant une petite route Qui pénètre sans trop désirer le trahir Un désert de buissons dont la quiétude envoûte.
Nous rentrons d’une auberge entourée de maquis Où nous avons mangé une salade grecque, Je suppose, et peut-être aussi des souvlakis Mais probablement pas, en dessert, de pastèque.
L’air que nous respirons est un pur condensé De toutes les senteurs méditerranéennes, distillées sous le joug d’un climat courroucé, Par des plantes souffrant les heures méridiennes.
Les réseaux variés d’insectes tapageurs Que la fièvre du rut forcené ensorcellent, Discrets durant le jour sous des soleils rageurs, S’excitent maintenant et lâchent leurs crécelles.
Sans doute, elles aussi désirant s’empresser Aux joutes de l’amour, des lucioles volètent Et de leur lumignon, semblent concurrencer Les astres scintillant au-dessus de nos têtes.
Bientôt, nous parvenons à notre campement Et nous nous étendons sous la toile de tente Pour goûter un repos riche d’isolement Délivré à tous ceux que le voyage incante.
Repus de nouveautés, charmés par le décor, Ce soir nous dormirons près du stade olympique Où tant de jeunes gens ont célébré le corps lorsque se déroulaient les jeux du monde antique.