Vos
poèmes

Je crois au calme de la nuit,
À l'heure profonde du vent
Dont la paix disperse l'ennui
De l'être plus mort que vivant.

Je crois aux pensées qui se taisent
Dans l'âme-soeur qu'est le sommeil,
Aux voix que le silence apaise
Retardant l'orée du soleil.

Ô vent ! ta fraîcheur bienvenue
Est la caresse de nos vies
Dont la tendresse parvenue
À l'Union enfin s'assouvit.

Tu ne peux pas te diviser
Car tu es au coeur de la nuit
Comme pour le champ est la pluie :
Une bénédiction dosée.

Alors, chacun te veut pour lui ;
Mais qui pourra jamais saisir
La Source infinie de désirs
Auxquels aspires toi qui fuis,

Séparant la moelle de l'os
De nos existences fortuites ?
Ah! que de mystères s'adossent
À ta fragilité gratuite !

Car s'il est une issue au doute,
Nous tous qui cabotons à vue
Sur l'océan de nos bévues,
C'est bien ton flux que l'on redoute

Dans une sereine entrevue.

26 juin, puis 3 et 9 sept. 2005