Vos
poèmes

Ce frêle garçonnet
Qui pleurait, c'était moi.
Maintenant ses émois,
Il les met en sonnets.

Ce triste garçonnet,
On l'a mis dans un coin -
Roupie de sansonnet
(Rapport à ses besoins).

Ce gentil garçonnet
M'habite, c'est certain.
Pour le désarçonner,
Il faudrait un putain

De miracle ici-bas ;
Mais est-ce encor possible.
Sortir de l'indicible,
Faut-il donc qu'il y croie ?

Si l'on doit, pour prier,
Se défaire de soi,
Que sert-il de crier
À Dieu qui n'entend pas ?

Je sais bien que cet homme
Que je suis a été
Façonné par la somme
De deuils et de gaietés.

Mais si pour obtenir
De l'Unique un secours,
Il faut bien se tenir,
N'être pas pris de cours -

S'il faut faire ceci,
Ne pas penser cela,
C'est plutôt un souci
Qu'un Souffle d'Au-Delà !

Je ne crois pas que Dieu
Est celui que l'on dit -
Qu'aller mal ou bien mieux
N'est pas un signe pie ;

Non! je crois qu'Il est là,
Malgré tout, malgré moi,
Avec mon coeur sans joie -
Au-dessus, en deçà ;

C'est peu et c'est beaucoup
(On voudrait tant de choses !) ;
Mais un Ami très doux
Prend à coeur notre cause,

Et cela ça repose.

12 et 14 mai 2006