Vos
poèmes

Se gorger de silence
Comme on s'abreuve d'eau,
Fuyant les pestilences
De nos trop lourds fardeaux.

Chérir chaque moment,
Sans nostalgie aucune,
Sans pourquoi ni comment,
Ni regret ou rancune.

Presser comme un citron
Le jus du moindre instant
Si là-bas nous attend
Ce que nous redoutons.

Goûter le pur nectar
Des beautés passagères,
Infinies massagères
D'il-n'est-jamais-trop-tard.

La nature, éternelle,
Elle, ne bouge pas :
Telle est la ritournelle
Qui doit rythmer tes pas.

Comme un paratonnerre,
On trouve des raisons
Pour chasser la chanson
De la tristesse amère.

Soit. Mais n'est-ce pas bon,
Et actif, et vivant,
D'avoir ces adjuvents
À nos soudains bourdons ?

Alors, laisse-toi vivre !
Pour encore deux jours,
Achève ce séjour
Par des joies qui t'enivrent.

On ne peut rien stopper,
Le temps file ? D'accord !
Mais ce qu'on peut choper,
C'est déjà un trésor.

Garde ça en mémoire
Quand tout ira plus mal,
Pour maintenir l'espoir
À un niveau égal.

Car ce que l'on endure
Avec persévérance
Au final nous épure
Et nourrit l'espérance ;

Sois absolument sûr
Que c'est elle qui dure,
Pour nous mener Là-Haut
Où n'est plus le chaos.