Je suis né dans l'envie de composer ma nuit Cette belle ténèbre qui pour moi est or M'enserre dans son sarcophage fait de pluie Sa tendre cruauté ne m'en veut au-dehors.
Et s'il faut que le jour me prenne un mouvement Pour m'avoir dans son livre des âmes utiles J'en délaisse le bruit. Et le couronnement Régulier d'une nuit me vante l'Immobile.
Le vent qui souffle cherche son chemin de lune Passager de la nuit, embaumeur de silence Il ploie, il danse et fait de mon cœur la fortune.
Or
La spectrale vertu dont on oublie la science Ne fait plus que des arbres la belle innocence Et s'endort comme moi au lever du soleil.