Il ne faut pas souffler sur ses si légers flocons; Ils s'enfuiraient éphémèrement dans un tourbillon. En suspension dans les airs, ne pesant rien, Ils planeraient un temps avant de retomber en silence S'entraînant dans une valse charmante et douce Qui les berceraient jusqu'au sommeil sans fin.
Le soleil éclaire ses fines particules, Les enjolive et les dore ces minuscules. Il susurre des beautés à leurs oreilles Qui les éveillent, les interpellent. Elles deviennent des merveilles Et se déploient dans la bise d'une aile.
L'instant semble infini et noble Quand tout décolle et s'envole. Il attire le rêveur et le poète Qui admirent le ballet sublime De cette poudre lumineuse qui va et s'abîme Sur les livres et les meubles, muette.
Mais pour la ménagère: quelle horreur ! La voir déclenche toute sa fureur. Son grand malheur, c'est que rien ne disparaît, Elle voyage d'une place à une autre, légère, Elle s'étale, s'accroche et se transmet Tout en faisant mine de fuir, ventre à terre.