Objet sans prétention Dont on fait l'acquisition, Tu peux te parer de plusieurs formes. Grand ou petit, tu te transformes. Tes branches d'acier Deviennent des jambes de ballerine. Tes drôles de poignets, Des bras qui chagrinent.
Redoutable dans l'effort, Tu deviens un homme fort Qui coupes, tranches, déchires Bouts de papiers, plastique, cire, Carton, ruban, Tissu En une pression leste. Tout finit sans dessous - dessus Dans le carnage où gisent les restes.
La couturière est ton amie Le cuisinier et la boulangère aussi. Pourtant ceux que tu préfères sont les enfants Qui te couchent dans leurs trousses en riant. Ils te convoquent tout le temps Pour que tu participes à mille ouvrages, A mille rêves en même temps, Actions sauvages ou bien très sages.
Tâches quotidiennes Ou exploits de tragédienne Tout est bon pour toi. Rien ne t'arrête, tu as la foi. Comme un prolongement mécanique de la main, Autant que la cisaille, le gourdin ou le marteau, Tu te dévoues à l'être humain Qui te tire aujourd'hui son chapeau.