J'avais entendu le fracas de ma cédille Cognant le sol; Le désordre des mots qu'il me fallait Tourmentait mes pensées. J'avais entendu mes dents se disjointer Mes lèvres balbutier Quelques vocables d'admiration Et le tumulte des dix-sept mouvements De ma langue. La course effrénée des chevaux Domptés par de boiteuses paroles Me causa le mutisme. J'avais entendu alors Les rires malins de l'angoisse Et de la timidité -Ennemis de la conversation- Qui faisait écho Dans le tabernacle de ma tête. Quasi-inconscient de mon état Je me mettais à les écouter...
Tout ce désordre dura Quelqes instants de ta présence troublante. Car je m'enivrais Très délicatement De tes yeux, De ta bouche, De tes rondeurs Et de tes airs charmants Qui me tenaient tous en haleine.