Ce soir point de grands mots, je parle à l’italienne, A deux mains et dix doigts la parole fais mienne. Quand ouvertes vers vous s’en vient une question, Retournées d’un coup sec alors advient le non.
Un doigt qui tourbillonne en montant vers le ciel Et vous saurez qu’une âme a retrouvée le miel Du nuage tout blanc où se tient la Madone Si chère aux italiens, à qui tout leurs pardonne.
En cornes c’est les doigts qui conjurent le sort, Le malin les voyant joue plus et tout s’endort. Alors quand vers les cieux s’élève la prière Le silence se fait sans aucune manière.
Et c’est l’instant choisi pour parler aux enfants, Les mains se font berceuse aux anges souriants, Les baisers de pierrot et de sa colombine Vont enchanter leur nuit que la lune dessine.
Dans cette obscurité mes doigts deviennent rois, Ils viennent sur ton corps chercher de tendres émois Que procurent mes ongles quand sur ta peau ils crissent Devenant enchantés quand doucement il glissent.
Alors tu remercies la douceur Italienne Et l’Etna en folie qui a su me faire tienne, Façonnant de ses mains la femme que je suis Qui sait te retenir quand parfois tu t’enfuis.