Au fait jolie poupée tu ne m’amuses plus Au fond de mon coffret je t’avais retrouvée Mais las, j’entends ce son rappelant l’angélus Disant qu’à mon age ta vie j’ai réprouvée.
Je crois je t’ai aimé, mais il y a bien longtemps ; Ton innocence aidant j’ai joué de mon charme, Bien qu’étant l’automne et toi joli printemps J’avais su t’attirer car tu étais sans arme.
J’aimais quand à mes mots tu restais bouche bée, Tes yeux écarquilles qui savaient m’admirer Ne voyant le quidam se voulant sigisbée, Car c’est dans mon regard que ton corps se mirait.
J’ai joué tant de fois de ton admiration, Candeur que je buvais comme liqueur suave Qui m’enivrait le cœur quand ton adoration Te livrait à mes bras qui te faisait esclave.
Mais la course du temps vient de me rattraper Refermant de sa main le couvercle du coffre, Car au déclin qui arrive je ne peux réchapper Et il me faut saisir l’aventure qui s’offre.
Celle la deviendra le final de la pièce Où le rôle premier m’était attribué ; La foule des belles ne sera plus en liesse, Le spectacle est fini, le jeu distribué.