A vous je dis merci mes amis mes amants Quand je volais vos mots à vous pauvres manants Qui traversiez ma vie y laissant quelques plumes Que parfois j’affûtais pour vous sortir des brumes.
Vous avez tous compté et je vous ai tracé En rime de douceur sur du papier glacé, Ravivant les couleurs d’une belle aquarelle Où vous étiez alors le principal modèle.
Le temps n’efface rien seulement il estompe Les traits de ces amours que la mémoire trompe, Elle en oublie le jour parfois même le mois De ces chassés-croisés et de leurs doux émois.
Parfois une chanson me tourne dans la tête, Alors je me souviens de cet instant de fête Qui m’avait fait croiser la route d’un de vous Et des jours qui suivaient où l’on conjuguait nous.
Mais le cœur s’essoufflait à vivre de délire Le concerto mourrait et épuisait la lyre Qui d’avoir trop jouée oubliait les accords ; Féerie s’envolait cherchant de nouveaux ports.
Quand arrivait l’accroc même la déchirure La page s’arrachait évitant la rature, Venait alors pour toi un tout nouveau poème Où les lettres enlacées glissaient en un peau-aime.