Je cherche refuge auprès d'un toit Où tu serait mon toi Où t'es étreintes Deviendraient mes étrennes.
Tu ne peux savoir À quel point tu me manques Comme si j'avais manqué le train D'un au revoir sans lendemain Comme si tu me laissais Partir seul dans la brousse D'un lugubre soir sans me tendre la main.
Je suis seul dans la cuisine blafarde Alors que tu es dans le noir du salon Éclairée par ta tablette théocratique Qui te fait grimper aux rideaux Tandis que dans le noir je ne vois que mes rides hauts.
Ô je sais tu n'es pas férue de rimes. Que mes paroles soient rimées ou pas Tu n'y réponds pas. Alors à quoi bon... Mieux vaudrait que je vive à trépas.
Mais voilà je ne sais comment m'y prendre Pour mettre faim à mes jours Pour enfin me mettre en appétit De ces jours si longs Qui s'émiettent au compte-gouttes Et dépassent toujours les vingt-quatre heures.
Ô combien aimerais Que de nouveau ayons tous deux trente ans Ne voyant devant nous qu'un ciel radieux Qu'une aurore boréale reflet de Dieu.
Mais tous deux avons soixante-sept ans Et avons perdu beaucoup de dents Dans l'arène d'une parfois amère vie Où ne suis qu'aujourd'hui à genoux accroupi.
Avant d'éteindre cette chandelle Qui n'existe pas Je m'enfouis la tête Dans un sombre romantisme Sachant... que tu ne me répondras pas.