Je suis svelte et aiguichante Ô oui, presque nonchalante, Mince et svelte à croquer: On ne fera de moi qu'une bouffée.
Mon plaisir est si éphémère Que vite je pars en fumée; À peine m'a-t-on touchée du doigt Que de jaune... à la ronde on me voit.
Qui me hume dans sa jeunesse Jamais plus ne me délaisse Car tel un corbeau attire par son ramage Ma séduction première tourne vite à l'esclavage.
Quand sur leur lit de mort, livides, Mes victimes me passent au tabac, Je joue bien sûr à l'innocente perfide Tant et si bien que les mène au trépas.
Dans les pays où est prônée la liberté Je me passe presque aisément de publicité Sachant qu'impudemment vont leur clouer le bec Mes nombreux supporteurs me portant en leurs becs.
Jamais direz-vous on aura vu dans le passé Autant de morts en masse, d'autodafés Pour de minces feuilles de papier noircies Devenues fours crématoires pour foules averties.
C'est que direz-vous il est important que l'on supporte Ces enfumoirs programmes d'impôts si chers à la cagnotte Qui même s'ils emplissent les hôpitaux Oui, quel paradoxe, les veulent ces gris capitaux.
Ce pourrait être à la limite gênant De cracher du sang à la face des enfants Mais de gonfler en conscience leurs mignons poumons De "libre" fumée en fait oublier ce gommeux et meurtrier g
Cessons ce génocide et vilain jeu de cache-cache: Vous avez reconnu en moi servile et vipère Cigarette Qui de tous les drames humains s'est faite la pire soubrett Et qui la vie consume à tout vent telle une horrible hache.
Existe-t-il au monde un seul gouvernement Ayant assez de cœur, de force et d'amour Pour carrément venir sec au secours De ces chétifs humains armés de leurs blanches dents Qui voudraient tout simplement à pleins poumons respirer Sans être parqués en honteuses sections à eux piteux saints
Ne riez point s'il-vous-plaît de l'écrite solution Qui malgré les ans n'est point elle partie en fumée. Le ni plus moins Créateur des orchidées, Des magnifiques champs et de tous les champignons Tant les comestibles que les venimeux, A fait cadeau à l'homme du discernement Afin qu'il sélectionne ce qui pour lui serait le mieux Et non qu'il s'empoisonne par quoi le rendrait dément.