Une sirène au loin me réveille en sursaut Me laissant oppressée dans la nuit silencieuse. Tu dors à mes côtés, paisible et rassurant, Mais je le sais aussi, rien n’est jamais acquis, Un petit grain de sable et tout peut basculer, Nous plongeant aussitôt dans un gouffre d’angoisse.
Dans la tiédeur du lit, je m’accroche à ta main ; Sentir en ces instants ta vivante présence, La chaleur de ton corps, la douceur de ta peau, Être en cette seconde, tout entière avec toi, En saisir l’importance, la vérité profonde, Pénétrer le mystère qui me relie à toi.
La sirène s’est tue, le calme est revenu, Dans la nuit silencieuse j’écoute nos deux cœurs, Nos cœurs de vieux amants, fatigués mais vaillants, Nos cœurs brinquebalants qui battent à contretemps, Nos cœurs qui inlassables luttent au nom de l’amour Contre un temps invincible qui pourtant les vaincra…