L’amour et les années ont creusé entre nous Un lit dont l’épaisseur nous protège des coups Un lit profond et doux où invariablement Nous nous réconcilions comme de vieux amants
L’existence n’est pas un long fleuve tranquille Comme l’eau elle érode et mine les idylles Toujours en mouvement, elle peut quitter son lit, Charriant dans ses flots les débris de nos vies
Et sans fin dans nos cœurs, elle grave son chemin Y laissant un limon qui enrichit nos âmes Imprimant dans nos corps que son passage entame Les traces de ce lit où coulent nos destins
L’amour et les années ont creusé entre nous Un lit dont l’épaisseur nous protège des coups Un lit profond et doux où invariablement Nous nous réconcilions comme de vieux amants
En dépit des remous et des crues torrentielles Nous avons descendu le fleuve de l’amour Godillant tour à tour en conjurant le Ciel Conscients que les tempêtes s’apaiseraient un jour
Tel le fleuve à la mer, l’amour va patiemment Creusant au fil des ans le lit des vieux amants Offrant aux êtres aimants qui ont bravé le temps Une couche pérenne à l’abri des courants…