D’aussi loin que ton regard ose encor’ S’égarer… Vers un horizon auquel tu te risques encor’ À espérer rêver…
D’aussi loin que ton âme évadée Voudrait pouvoir encor’ S’y réfugier…
Partout des volutes de fumées épaisses S’élèvent vers le ciel. Et les cris déchirent la nuit.
Paysage quotidien D’une ville ordinaire D’une vie en déclin, D’une ville en chagrin… Encor’ une autre journée Hissant ses oripeaux Au rythme des canons… Et la haine en bastion.
Et toi, toi… Où que tu ailles Et d’où que tu viennes, Où que tu puisses encor’ Espérer poser tes pas, Tu avances parmi les bombes… Qui tombent… Et qui creuse ta tombe À chacun de tes pas…
Au travers de la fumée des canons, Décombres et ruines… Sombre avenir et mornes décors, Tu cherches ta maison… Et se dressent les barrières Sur ton destin fragile Qui ne connaîtra Pas « demain ».
Et que sonne l’Angélus, Une fois de plus…
Cette prière secrète S’élevant vers les cieux, D’une Mère en berne, Aux seins lourds et douloureux Et au ventre... devenu Creux... ...