Il me faudra le temps, Du temps à trouver, À comprendre. Il me faudra du temps A parcourir les méandres Au contour d’une vague : Itinéraire non balisé.
Il me faudra le vent, Le vent à respirer, à humer. Aux incertitudes de platitudes creuses, Aux vestibules des attitudes, Il me faudra le vent, Pour habiller l’escale… Le vent pour effacer… Le vent comme altitude.
Il me faudra de l’eau, L’eau fraîche des fontaines, Qui apaise la soif. Il me faudra l’eau ruisselante Comme pluie battante Pour laver mon âme dormante. Et des lacs immobiles Pour trouver le repos.
Il me faudra le feu, Mais rien qu’un peu ! Le souffle d’une braise Qui assèchent les larmes. Il me faudra les flammes. Celles qui apaisent l’âme.
Il me faudra la couleur. Il m’en faudra beaucoup ! Le rouge au front Et le bleu sur la langue. De l’ocre sur les mains, Et le blanc comme évidence. Et puis enfin, Du vert sous mes pieds. Il me faudra le velouté d’un grain Et la tiédeur au vif de mon paysage Pour édulcorer mes rêves Et me fondre dans l’aquarelle.