Dans tes yeux pâles, Couleur d’encre délavée À force d’avoir trop pleurer, J’y vois encore les flammes…
Ces flammes brûlant mon désespoir. Ces flammes reflétant dans tes pupilles orphelines L’amère désillusion Et le désarroi de l’incompréhension.
Et de déchirures en brûlures, L’amer goût de l’absence, Comme une effluve Cette ombre sans apparence.
Et même si quelquefois, tu passes, C’est fugace et sans laisser de trace. Tu voles et virevoltes, abeille ouvrière, Par-dessus mon crâne, Me laissant presque toujours seule, Éperdue au milieu d’une nuit sombre, Qui me ramène à mes cauchemars d’enfant.
Il y a tant de choses que j’aurais voulu te dire, Que mes bras las et fatigués de t’attendre, Vers toi n’osent plus se tendre. Tendre, tendres sont pourtant nos cœurs, Mais, nous ne serons jamais complices. Il y a déjà fort longtemps, Tu as mis ton cœur en exil, Et sur un bout de banquise, Tu as élu domicile.
Entre nous, le temps a fait son œuvre, Comme petit à petit, l’oiseau fait son nid. Et les coups de becs de grives Ont meurtri mon cœur.