A ta main qui file le temps Comme aux fuseaux les dentellières. Les mornes matinées, T’offrent cette lumière blanche.
Une symphonie pastorale. Dans l’air flottant, T’entraîne vers de nouveaux rivages, Rejoindre le soleil couchant.
Et ta main posée sur la mienne, Au souffle de tes lèvres, je reste suspendue, A t’écouter deviser pendant des heures De ces images couleurs sépia, défilant Sous tes paupières à jamais closes, Comme sur les grands écrans au Cinéma.
Sauf que la vie, C’est pas du cinéma !
Rien que par le bruissement De mon jupon froissé, Tu me devines, Courant le long de la travée Et tu fais que j’existe.
De ton regard voilé comme une évidence. Ton cœur comme une récompense. Et dans le silence livide, Tu restes le seul à entendre Mes sanglots étouffés.
Autour de moi, ces gens Aux jugements obscurcis, Bien moins clairvoyants Que les plus grands des malvoyants Pressent le pas assurément, Plus vivement encore, Pour ne pas voir l’évidence D’un monde qui fout l’camp