Ecrire, simplement écrire Pour le plaisir d’écrire, De décrire l’allégresse des rimes, Et d’écrire pour l’ivresse.
Ecrire Pour combler le vide De nos existences avides, Où l'on ne supporte plus La simple vue D’une page Blanche.
Intacte. Vierge, Immaculée.
Fuyante, Froissée, Griffonnée. Insaisissable Feuille blanche, Sur laquelle murmurent Les sanglots qui nous hantent.
Enfance masquée, Preux chevalier. Ces paroles à la dérobée, Heurtées à l’écho du Silence Qu’on n’a jamais pu partager. Ces choses, toutes ces choses, Phrases en suspens, (Et le temps voleur…) Qu’on ne s’est jamais dites Qu’on n’a jamais osé se dire.
Cette page blanche offerte Aux saisons clairsemées. Quand l’heure n’est plus à la candeur, Ni aux lamentations, mais à la clameur De lendemains radieux, qui s’annoncent Sous des cieux en liesse, Où des Dieux en colère M’ont soufflé qu’on pouvait aussi Ecrire sur des Braises…
Comme un sacre, Ce bout de page, Qui demeurera de la blancheur D’un éther cristallin Par dessus l’éternité De nos têtes blondes
Comme un sacre, Cette page blanche, Et que je ne veux partager... Si ce n’est avec Mendiants et vagabonds, Qui en mon cœur trônent, Et en mon âme vagabondent.