Au pays de la vigne Et du nez de Cyrano, Poussent des « arbres à haricots » Qu’ici, on appelle Glycine. Et sous l’arbre mystère Qui se penche vers la terre, Vite ! Fais un vœu, Ami, Dans l’espoir… D’atteindre le Paradis. Sur les hauts coteaux Dominant le pourpre raisin S’élèvent de grands châteaux Empreints d’étranges destins, Que les pierres murmurent Secrètement « Au clair de lune ». Il me plait encor’ à rêver De ces contrées boisées Où d’anciens chevaliers Sur leurs fiers destriers Parcouraient plaines et vallées, Pour rejoindre leur bien-aimée, Leur chantant à l’oreille De tendres ritournelles. Et si de la Demoiselle Le cœur était épris Elle offrait au Vaillant Ce doux mouchoir blanc, Brodé de ses armoiries, Qu’elle avait longuement Tenu secret aux creux De son corsage… Au détour d’un bosquet Où la Fée Mutine se cache Sens Ami ! Sur ta peau brunie Ce souffle de vie… Ce parfum magique D’une « caresse pommette ». Il me plaît encor’ à rêver À de sages ménestrels Parcourant les ruelles En dédale… Pour chanter les louanges Et la Gloire… D’un temps qui n’est plus… Mais le temps n’est plus À la causerie… Les belles referment leurs ombrelles L’été s’achève... Les pierres redeviennent muettes Et la rêverie s’enfuit. Il faut bien reprendre musette, Certes ! Ami ! Ainsi va la vie ! Mais il est si bon aussi De conter fleurette Pour garder l’ivresse Et le cœur en fête Le reste de l’année !