C'est au square Saint-Lambert à cinq heures moins le quart Les étourneaux s'enfuient bien avant dans le soir Coeur battant du quartier le jardin vibrionne Curieux comme des chats mes regards braconnent Une vie transitoire
Sur l'herbe des jardins faisant un éventail Les lycéens s'allongent comme après la bataille Les filles violemment repoussent leurs cheveux Et leur copain caresse de regards amoureux Le nu sous le chandail
De belles nounous noires aux yeux mélancoliques Distribuent des goûters en gestes mécaniques A des gamins qui pleurent le nez dégoulinant Femmes des exilés au monde indifférent Comme elle est loin l'Afrique
Dans l'allée du milieu une petite fille Un doux elfe des villes dont le rire fuse en trilles Court à toute vitesse pourchassée par son frère Et se jette en aveugle dans les bras de son père Et crie et babille
Dans l'orbe des maisons stylées mil-neuf-cent-trente Statues d'Oursons de Chien en impassible attente Peupliers acacias cédrelas cerisiers Créent une claire esquisse au trait bien dessiné Et j'y suis la passante
C'est au square Saint-Lambert dix jours avant l'été A l'heure de la sortie du lycée Camille Sée Le soleil dans le ciel joue à colin-maillard Le jet d'eau va et vient vivant et babillard Vibrants instantanés
Vendredi 12 juin 2009, au square Saint-Lambert, Le saint qui guérit les hernies