Dans ta robe en satin je te vis un matin Dansante arachnéenne insecte damassé Ta longue silhouette aux reflet diaprés Pétrifia mon regard et scella mon destin
Dans ta robe flammée ressuscitaient des mondes Des mystères moirés des vagues chatoyantes Des légendes filées des bagues opalescentes Tes mouvements faisaient de sensuelles ondes
Dans ta robe ocellée soyeuse de reflets Dormaient des temps anciens des princesses chinoises Des mandarins figés dans des brocarts turquoise De longues caravanes aux luxueux secrets
Dans ta robe de faille s’agitaient des bannières Aux motifs rehaussés de lys et de dragons Des rois s’agenouillaient aux coffres très profonds Le tissu fabuleux vibrait dans la lumière
Dans ta robe brillante aux yeux de vers luisants Vivaient des arcs-en-ciel tremblants d’iridescence Et des magnanarelles aux doigts pleins de patience Le cocon du bombyx y croissait lentement
Dans ta robe ottomane éclair de nuances Sanglotaient les canuts révoltés sans chemise Tissant chasubles d’or pour les grands de l’Eglise Taffetas et shantung irisés de souffrance
Dans ta robe organdi ton corps se mouvait Tes gestes dessinaient des courbes lumineuses La minute arrêtée claire et voluptueuse Au miroir de soie que ton âme habitait