Toujours Passer parmi les rangs des esclaves oubliés Sans les voir Sans vous voir Moi qui pourtant suis de tout Déambulation solitaire dans la foule arrêtée Figée Glacée par un vent froid Par un murmure si doux Que moi seule sait entendre… Toujours Passer là sous vos yeux, sous vos regards terribles Sans rien voir Ni savoir… J’avance encore ici Pas d’importance, pas de nuance, Juste ces pas solitaires et grands sur la face du monde Toujours Passer encore entre les bras de pierre Et de marbre glacé de ces statues étranges Sans espoir Sans pouvoir Sans vouloir s’arrêter Solitude géniale des artistes grandioses Et mes yeux dans le vide restent à jamais ancrés Persuadée tout au fond d’être trop différente Toujours Passer parmi les rang de vos ombres lointaines Sans rien voir Sans rien savoir de mon indifférence…