L’Homme est un loup pour l’Homme Sans cesse Il mord, déchire La chair et tue. Il ment. L’Homme est pour l’Homme Sans cesse, cent hommes S’entretuent et s’enterrent. Animal désabusé, dénaturé, Ce loup devenu homme un jour Croisa un drôle de singe Et le tua. Une fois dévoré le squelette resté S’anima. Et le loup étonné Observa le fantôme Qu’il avait déclenché, Et l’étrange ectoplasme Sans remords apparents S’excusa. Mais de quoi ? Hurla le loup éclairé par la peur Mais de ça ! Fit le singe en tuant l’animal. Et le carnivore une fois terrassé Le squelette-ectoplasme resta sans bouger Pétrifié par la haine La vengeance achevée. Et quand on découvrit un matin de printemps Ces deux choses bizarres Sans oser les nommer, Les appeler Etre, Sans même se consulter Les cadavres stoppés Furent brûlés… Enterrés. Et chaque jour une femme, Sur le beau marbre blanc, Dépose les yeux brillants, Une fleur, une larme... Son mari… Son amant… L’Homme est un loup pour l’Homme En singe reconnaissant Carnivore affamé Le reflet a payé le prix du verre brisé L’Homme.