Je sais des cœurs usés, complètement vidés, D’avoir tout donné aux amours désabusées Sans jamais convoler, ils se sont fatigués A trop les consoler, ils finirent par se flinguer.
J’ai connu des cœurs desséchés où rien n’a jamais poussé, Ils vivaient dans le péché et je les ai repoussés.
Et au milieu? Des vieux, Des pieux, Certains très heureux.
J’ai aussi croisé quelques cœurs déçus, Trop longtemps trompés Devenus tous bossus, Ils restèrent très préoccupés
Il y a aussi les cœurs tous neufs, ils n’ont jamais servi Ainsi que les cœurs veufs, à jamais asservis. Au contraire de ceux qui débordent, tous gonflés, tous rosés Ils auraient aimé qu’on les borde mais ne l’ont pas osé !
Et après ? Des discrets, des secrets, quelques indiscrets.
J’en ai vu imploser en silence comme on hurle en riant, Parce qu’à force de patience c’est supportable en souriant, Dépassé par sa détresse quand il pleure au profond, Dégoulinant de tristesse comme le cœur chiffon.
Et pour terminer ? Des laminés, des mort-nés, parfois des illuminés !