Dans des contrées lointaines que l’on oublie souvent, Aux frontières incertaines qui dansent au gré des vents, Des pays dont le sol, brûlant et rocailleux, Ne sue que du pétrole, indigeste et précieux, Ils vont. Rebelles ? Touristes ? Non, écrivant chevaliers. Ils sont des journalistes aux armes de papier.
Ils voient là-bas sans fin s’embraser des villages, Des enfants morts de faim, des tueries, des carnages. Ces barbaries immondes, eux, fous idéalistes En informent le Monde ; ils sont des journalistes. En secours à leurs frères, ils tapent, font publier Sur la planète entière leurs armes de papier.
Quand on veut les faire taire, eux écrivent encore Car dénoncer la guerre est plus fort que la mort. Juste un frêle crayon contre l'intolérance Mais pas peur des baillons, des rapts ni des souffrances. Est-ce absurde courage que vouloir envoyer Contre les vrais Mirages des avions de papier ?