A chaque fois que tu t’engages Vers ton soleil, ta terre natale, Il naît en toi comme un vandale Qui me transperce et me partage. Oui, lorsqu’en toi il se propage Ton dieu soleil, ta terre de diable, Mon cœur en moi si perméable Soudain dérive et fait naufrage.
Je ne peux souffrir davantage De me sentir aussi fragile, Quand loin de moi tu te faufiles M’abandonnant sur le rivage, Comme sacrifiée à l'esclavage De tes exodes indélébiles !
Douloureusement l’air qui s’enfume Agresse mes yeux qui se consument. Ils versent des pleurs, des Eaux Secours, Qui ne tarissent qu’à tes retours Qu’à tes retours souvent mirages Que je m’invente pour rester sage...
Jamais comprise dans l’équipage Quand tu t’enfuis sur ton galion, Je ne vaux pas même un bagage Que l’on emporte par précaution. Comment souffrir ce délestage ? Comment survivre à tes absences Quand seules ta voix et ta présence Savent désarmer mon cœur sauvage ?
Je me retire seule dans ma cage... Appétit comme envies se meurent, Cédant la place à une douleur Qui se diffuse et se propage. Je le ressens comme un pillage Comme un pontage inhibiteur...
Lourds et meurtris mes yeux se ferment... Mon corps martyr se met en veille... Dans le doux chant d’un requiem, Mes battements de cœur s’enrayent... Usé par tant de déceptions Tant de sanglots et tant de peine, Il veut cesser l'orchestration Des pulsations qui le malmènent.
Je suis un lion de porcelaine Qui n’a besoin que d’affection, Un pauvre lion dans ta fontaine, Dans ta fontaine aux illusions... Je n’suis qu’un lion gorgé de peine Ne pouvant croire en ton "pardon", Qu’un pauvre lion qui se démène Face aux effluves de ton poison...