Écrire dans un lieu public Est un acte clandestin.
Espace sans virgule et sans point Lieu commun Lieu pour rien.
J'aime l'air de cette galerie commerciale. Son atmosphère réglementaire, Sa jovialité de cimetière.
J'aime ce panneau publicitaire. Son papier froissé est glacé ; Il brule comme une pierre tombale.
Transportés par une musique mortelle Des Hommes glissent le long d'objets réanimés.
Casquette à visière de travers. Casque à épaule, fil à la patte.
Ce monde est un peu à l'envers, Dressé contre l'univers qu'il éclate.
Alors je m'arrête, je bois un verre. Tu m'as compris : j'écris ces vers.
Ce paysage intemporel, Peuplé par des ombres immortelles Reflets de la modernité. Que ma langue a du mal à capturer.
J'achète tes concepts en promotion Tu m'as conquis ; étourdi.
Je vais revendre mes émotions Tu m'as enfin dit qui je suis.
Mon esprit évanoui Que ton regard a envahi, Cherche désespérément sa fenêtre, Guète au milieu de vous tous le seul être Dont le visage m'est familier Et les traits graves, gravement gravés.
A l'octave de la saison des sons, Se tiens la porte de ma maison. J'ai aussi un très joli balcon Et si tu veux nous réinventerons l'horizon.
Je te cherche toujours dans les foules immenses. Où es-tu? Silence.