L'entrée du cimetière entonne son requiem, J'entends tes petits pieds qui remontent l'allée, Tes mignons p'tits petons que mes doigts ont chauffés Au doux temps mansardé de nos amours bohèmes...
Tu presses contre tes seins un pot de chrysanthèmes, Tes mignons p'tits tétons que mes lèvres ont sucés Avec avidité dans le lit démâté, Sur la grêve duquel s'échouaient nos "je t'aime"...
Plantée comme un gnomon devant mon humble stèle, Tu hoquettes : "la vie est trop amère Michel!", Et c'est déjà pour toi le moment de mentir...
Je vois de mes ténèbres des lèvres t'embrasser, Deux mains fortes et larges tendrement te pétrir, C'est qu'il fait bien frisquet en terre des os scellés...