C’est un pays pourvu d’aucune âme qui vive, À la froide blancheur d’un désert éternel, Où la neige s’étend par-delà de la rive Sur de longs horizons qui engouffrent le ciel.
Dans ce néant transi, même le temps hiberne, On le sent s’allonger sur les blancs sédatifs, Et de son poids immense il écrase la plaine, Balayée par des vents glacials, agressifs.
C’est un pays d’exil qui s’échappe du verbe Quand il offre aux regards ses pâles terres vierges. Il s’enfle de couleurs, opalines, superbes, Et ce divin enfer nous presse de s’y perdre.