Tu es l'enfant du onzième étage Tu as cinq ans, un bel age Au dehors tes copains jouent Il est tard les étoiles sont floues
Dans la cuisine ta maman avec son ami Les rires fusent et vient l'ennui Comme tu aimerais rejoindre tes camarades Ton petit cœur triste bat la chamade
A ma fenêtre je fume ma cigarette Je m'inspire de ma vie si désuète Pour écrire quelques proses sans conséquence Je regarde ces gosses jouer avec turbulence
Quant à toi tu regardes par la fenêtre Dans le ciel la lune vient de naître Les rires fusent toujours dans la cuisine Tu te sens prisonnier tu te mutines
Sous le refus de ta douce mère Tu rejoins ta chambre d'une rage éphémère L'ouverture de la fenêtre t'inspire Mais tu es trop petit et tu tires, tires
La chaise glisse sur le parquet vernis Et tu grimpes dessus d'une mine réjouie La poignée à portée de ta petite menotte Sans grande difficulté elle pivote
Au loin je vois une lumière clignotante Il était presque vingt deux heures trente Puis la lumière s'éloigne dans la nuit Je refermais la fenêtre et puis j'écris
Je venais d'apprendre qu'un enfant a chuté Du onzième étage de mon quartier Ce petit garçon se prénommait David Il laissera derrière un sombre vide