Ô fleurs ignorées! C'est à votre existence Que désormais je pense. Dans toutes ces années Je vous voyais fanées. Pour moi vous n'existiez Que par obligation. Aujourd'hui j'imagine Ces parfums capitaux, Ces feuilles délicates. Je voudrai sans façon Humer vos étamines. Sorti de ce dédale Retrouver vos pétales. Ce soir, c'est de l'acier Qui me sert de bouquet. Et dans ces murs épais Au fond de ma prison Je n'ai qu'un seul regret: C'est vous avoir dit non Quand je pouvais encore Vous regarder éclore...