A Anaïs
Dans leur bleu délavé, ses yeux, une oasis,
Étaient si malicieux qu'ils en étaient lumière ;
Elle avait cette aura qui faisait d'Anaïs
Dans la cour du lycée la plus belle écolière.
D'ailleurs elle aimait tant jouer au "top model",
Déjà toute gamine, elle rêvait de scènes ;
Elle serait la star, l'étoile dans le ciel,
Ils viendraient l'encenser poètes ou mécènes.
Par une nuit d'orage elle a connu l'amour,
En corps de femmes nues, insensées, sensuelles,
Craquantes de désirs, sans pudeur, sans détour,
Feux et flammes mêlées, à jamais éternelles.
Quand elle s'enfermait, un livre entre ses mains,
Elle vivait l'histoire en ado romantique,
Là elle déchiffrait les âmes des humains,
Trouvait belle la vie, harmonieuse musique.
Mais elle a vu la mort, au détour d'un chemin
Que de lâches violeurs ont faite la plus laide ;
Elle avait 19 ans dans ce cruel destin,
Personne n'est venu, elle a crié "à l'aide".
Toi, à la peau si blanche, élancée fleur de lys,
Tes cheveux couleur or, de sang se sont faits rouges ;
Mais je sais que là-haut, tu es ange Anaïs,
Et ne t'en fais les rats auront à faire aux louves.
23.06.2005
À Anaïs "envolée" vers d'autres cieux, le 9 mai 2004,
lâchement assassinée dans les rues de Dijon.
Ce meurtre atroce et à ce jour impuni.
Texte sur les mots de sa soeur Hedwig.