J'ai aimé dessiner, au pinceau de mes doigts, La ligne d'horizon qui, au loin, délimite Les cieux d'avec la mer, à en laisser sans voix La courbe la plus pure en n'importe quel site.
J'ai aussi parcouru la crête des rochers D'un revers de la main, comme en une caresse À faire frissonner, en de nouveaux brasiers, Une amante repue, éprise de tendresse.
Le soleil est couchant, lors j'ai pu le fixer Et, suivant son contour, j'en ai fait la conquête Puis, en un tour de bras, l'enserrant prisonnier, Il n'était plus qu'un astre à la pâleur défaite.
Plus bas s'effilochait, diaphane et vaporeux, Un nuage esseulé ; je l'ai inventé page Pour écrire ces vers en une offrande aux cieux, À l'encre imaginaire, et qui leurs sont hommage.