Dis, j'ai repris ma plume, et toi ma page blanche Vas-tu longtemps bouder à me laisser sans voix ? Tu le sais, cet instant où sur toi je me penche Est plus qu'un privilège, à tes lignes je bois.
Là un alexandrin, ici une colère ; Nul besoin de chercher un prétexte, un ennui, Soit des moments de paix soit des instants de guerre, Rires mêlés aux pleurs, qu'il fasse jour ou nuit.
Comme des gouttes d'eau, les mots en florilège, Vont s'enchaîner, ravis de vivre en mes cahiers ; Ils ont chacun une âme et, comme en un cortège, Ils vont se bousculer pour être les premiers.
"Ne t'en fais je suis là" me dit en un murmure, L'inspiration, taquine et parsemée de vers ; Elle s'est parfumée, se donnant de l'allure, Pour qu'enfin je la vois en son coin d'univers.
