Amis, amants, amour
Notre amour s'est brisé en éclats de cristal,
Sans avoir commencé, sorte de fleur du mal,
Tu aimes les questions, je t'offre mes réponses,
Et tu dis que ton cœur est mutilé de ronces.
Tu es ma lunaison, moi ta déclinaison,
Et, quand tu fais la moue, je me fais déraison,
Puis tu croises les bras, ton corps tu le protèges
Et tu en oublies l'heure en mes mots florilèges.
Tu me dis "je tiens bon", tu ne seras amant,
Moi je prends le pari qu'on "craquera" pourtant,
Il n'y a de hasard en notre vieille terre,
Je ne t'ai pas croisée que tu sois solitaire.
Tes boucles de cheveux, friselis sur ton front,
Souvent je les soulève et défroisse leur blond,
Ils cachent tes yeux bleus, j'y fais un rêve étrange,
J'y plonge en albatros et, diable, me fais ange.
On est bien sûr amis depuis longtemps déjà,
Et j'ai ma théorie, immuable en cela :
Aussi près l'un de l'autre, un femme et une homme,
Un soir vont se griser et croqueront la pomme.
Et de mon "expérience", acquise au fil d'amours,
Je sais qu'en celles-là je ne dis plus toujours,
Alors qu'amis amants font des nuits éternelles,
Et j'irai te le dire au fond de tes prunelles.
21 Mai 2004
À Laurence
Sur un pari entre nous : amis, serons-nous aussi amants ?
