De mes doigts je dessine aux cieux des arabesques Comme à en faire naître un étrange refrain, Des notes de musique où des danseuses grecques Semblent s’abandonner, se tenant par la main.
En cette création fugace et irréelle Que j’invente en mon âme et que tout seul je vois Mon imagination s’évadant, virtuelle, M’en fait le virtuose, en invente les voix.
Le mouvement léger, dans l’air, se fait gracile, Ce sont des ailes d’ange ou des signes divins Qu’on ne peut déchiffrer mais est-ce bien utile Car, aussitôt tracés, ils ne sont plus que vains.
Soudain un cri d’enfant et s’arrête le songe, S’estompe l’univers où j’étais, aérien ; Je referme les yeux, sur le sable m’allonge, Mes doigts se sont figés et ils ne jouent plus rien.