À tant aimer la mer, j'ai dû probablement En ma vie antérieure ou naître cormoran Ou, qui sait, albatros mais j'opterais sans doute Pour la lignée poisson d'où j'ai tracé ma route.
À avoir tant dragué en ma vie de rêveur, Je me verrai bien thon, en madrague du coeur, À moins que me narguant, le ciel m'ait fait sirène, Faisant sombrer d'amour marin ou capitaine.
En fait j'aime surtout contempler l'horizon, Cet infini lointain où nul n'est en prison, Sans spleen ni vague à l'âme, à défier les lames, En un oubli de tout, sans problèmes ni blâmes ?
Notre corps comprenant quatre vingt pour cent d'eau, Qui sait si ce n'est là que vogue mon bateau, Celui que j'ai laissé, en ma vie de corsaire, À l'abri d'une crique, en mourant solitaire ?
Mais j'aime tant la mer, une vraie passion, Que plus j'y réfléchis, mon ascendant poisson Doit m'avoir fait dauphin d'un très profond royaume Avant que je renaisse avec une peau d'homme.