Au revoir les enfants
Le clown sous son masque a figé son sourire,
Il ne reviendra plus vous faire pleurer de rire,
Il laisse son habit accroché à ce mur,
Là vous pourrez y lire rayures et ratures.
Vous n'aviez pas bien vu; plaquées contre son dos,
Il vous cachait ses ailes, quand tombait le rideau...
Il va voler bien loin, vers d'autres paysages,
Se faire troubadour, vagabond du voyage.
Vous, enfants de la balle, qui êtes les poètes,
Vous le retrouverez, à faire d'autres conquêtes,
Dans d'autres cieux sans doute, levez un peu les yeux,
Vous le verrez mirage ou nuage "plus vieux".
On m'a dit que parfois le silence est "fée d'or",
Il va sans doute chercher s'il reste un mirador,
Et, s'il trouve enfermée la reine vérité,
Alors, en chevalier, il va la libérer.
Ne dites mot, voyez, son dernier tour de piste,
Le clown fait un signe et s'il est un peu triste,
Vous ne le saurez pas, il trébuche, caracole,
Acclamez de bon coeur, il aime qu'on rigole.
Au revoir les enfants.
(02.06.2002)