Au secours je l'aime
Elle m'a volé mes heures, mes nuits, mes souvenirs,
Elle a cet air taquin qui vous laisse sans voix,
Ces mots qui sont à elle, qui d'autre peut les dire ?
Elle a pris toutes mes rimes, à sa source je bois.
Au voleur ! Elle s'en va, courrez, rattrapez-la,
Il faut la retenir, qu'on la mette en mes geôles,
Que l'on fasse justice, qu'on mette le holà,
Je la veux prisonnière, mon coeur elle cambriole.
Qu'elle me rende mon âme, qu'on délivre mon corps,
Elle dérobe mes lignes, s'empare de mes mots,
Sur la place publique, qu'elle avoue tous ses torts,
Au secours je l'aime, qu'elle rende mon écot.
Non laissez, qu'elle les garde ! Je resterai à nu,
Ecorché, enflammé, envoûté, encensé.
Elle est si enjôleuse et joue à l'ingénue,
Elle est fée, m'a défait et m'a ensorcelé.
Que l'on brûle ses braises, son sourire me hante,
Qu'on l'empêche de partir, qu'on arrête sa montre,
Je veux l'éternité, elle seule m'enchante,
Au secours je l'aime depuis notre rencontre.
04.03.2002
