Si plus rien n'existait, ni écrit et ni verbe, Si l'on restait sans voix et pas l'ombre d'un mot, Si la vie semblait lisse, en un aspect imberbe, Qui différencierait l'intelligent du sot ?
Si l'on ne savait plus ressentir une essence, Distinguer jaune ou vert des couleurs bleues du ciel, L'odorat ou la vue atrophiés de naissance, Plus rien n'aurait de sens, presque rien d'essentiel ?
Si le corps prisonnier n'était plus qu'une ébauche, Si l'on ne pouvait plus courir au gré du vent, Si l'on se retrouvait figé comme une roche, Que serait notre but en ce monde indolent ?
Mai ce n'est qu'apparence en cet enfant autiste, L'âme ainsi libérée de l'écran corporel, Détient bien des secrets de tout ce qui existe Mêlant ses vies passées et les décrets du ciel.
À qui sait écouter c'est alors qu'il dévoile Ce qu'il vient réparer, les raisons d'ici-bas, Que tout, du grain de sable à la plus grande étoile, Est création divine, sans tous nos vieux débats.