Sachez qu'ils sont leurs fils, ces soldats kidnappés ; Triturant leurs photos, elles pleurent ces mères, Et bien sûr en leurs coeurs elles n'ont plus la paix, À vivre torturées d'images éphémères.
Mon enfant où es tu ? Que te font-ils ces fous ? J'imagine le pire en leur fange et leur boue, Ils n'ont pitié de rien et toi qui est si doux, Elle me manque tant, ta joue contre ma joue.
T'ais-je assez protégé mon amour, mon soleil ? Je me terre en silence, attends de tes nouvelles, Parle seule la nuit car je n'ai plus sommeil ; Mes yeux n'ont plus de larme et brûlent leurs prunelles.
Tu es mon innocent mon petit, mon Guilad, À la télévision, qui n'a vu ton sourire ? Et vous êtes si purs, vous Ehoud et Eldad ; Fallait que vos prénoms riment là, face au pire.
T'ais-je assez protégé, ais-je écouté tes peurs ? Tu me manques tu sais et je me sens coupable Car s'ils t'ont enlevé, c'est que j'étais ailleurs, Pas là pour t'avertir qu'en face c'est le diable.
Trois mères dans l'angoisse attendent leur retour, Et lui cet ennemi n'a cure de leur être, Un pays tout entier vous lance un cri d'amour, Moi je n'ai pu pour vous qu'écrire cette lettre.
20 Juillet 2006
(1) Guilad enlevé par le hamas à Gaza, Ehoud et Eldad par le hesbolla au Liban
