Elle a cette beauté étrange et irréelle Que le pinceau du peintre a faite sensuelle, Elle est presque vivante à fixer son regard Sur celui du poète, invité par hasard.
Ses yeux, faits de splendeur, ont un brin de tristesse ; Ou simplement est-elle, en ses traits de princesse, À rêver, romantique, à celui qu'elle attend ? Où s'en est-il allé, son impossible amant ?
On voudrait parcourir sa lèvre un peu boudeuse, D'effleurements subtils, tant elle est sinueuse, Qu'alors elle sourit à ce nouveau plaisir, Dans les frémissements d'une onde de désir.
Passer dans ses cheveux une main qui la grise, La sentir en cette onde à nouveau femme éprise ; Parure à son visage, ils glissent sur ses seins, À la rendre sirène jusqu'au bas de ses reins.
Qui ne voudrait d'un trait, en esquissant l'arête De son nez sinueux, la ressentir conquête, À la rendre lumière en plus de sa beauté, Afin qu'elle irradie jusqu'à l'éternité.