C'est au fil de novembre, un jour d'été indien. Le soleil éclatant, sans doute un peu vaurien, Dessine en la nature une ultime parure Avant qu'un autre hiver la fige en sa froidure.
Le ciel est radieux. Humant à pleins poumons Les senteurs du matin qui chassent les démons, Je m'accoude serein au bord de ma fenêtre Et c'est là qu'une image éclabousse mon être.
Qui n'a vu les photos d'éruptions du soleil, Cette boule de feu aux tons or et vermeil ? Hé bien c'est la vision qui alors m'accapare, D'une beauté sauvage, un paysage rare.
Aux couleurs de l'automne, un arbre flamboyant, Irisé de lumière et comme étincelant, Ressemble à s'y méprendre à l'astre sans visage, Une boule qui flambe, en splendeur du feuillage.
Mais aujourd'hui le sol ruisselle en monceaux d'or, On foule en un tapis la ramure en décor, Les branches dénudées n'ont plus rien à se mettre, Elles nous ont écrit une dernière lettre.